"Je ne peux pas être heureux si tu n'es pas heureux" pourrait dire chaque Thamagorien. L'absence de propriété individuelle au sein du Monde de Thamagoria, puisque chacun y pénétre dénudé de tout, permet de ressentir la force de la solidarité, du partage et de la fraternité. Nous construisons ensemble un monde qui nous appartient à tous, collectivement.

L'autarcie est un des principes fondateurs du Monde de Thamagoria. Les participants y arrivent les mains vides, au sens propre, sans bagage, sans équipement, sans rien. Tout leur est fourni par le centre. Tout ce dont ils ont besoin est produit dans le centre, par les participants eux-mêmes, à partir des ressources naturelles, techniques et organisationnelles que les Thamagoriens auront décidé eux-mêmes de produire, d'exploiter, de construire, de proposer. Ainsi, par exemple, ils mangeront le pain qu'ils auront eux-mêmes fabriqués à partir d'une farine qu'ils auront eux-mêmes moulue après avoir cultivé et récolté eux-mêmes le blé, en utilisant un four à pain qu'ils auront eux-mêmes construit et fait fonctionner. Ainsi, par exemple, ils dormiront dans des habitations qu'ils auront eux-mêmes construites, avec du bois qu'ils auront eux-mêmes coupé et taillé. Ainsi, ils organiseront eux-mêmes la répartition de toutes les tâches et responsabilités nécessaires et suffisantes pour que chaque matin il y ait du pain frais et chaque soir une habitations propice à un sommeil réparateur. 

Nous avons chacun nos talents, parfois bien cachés mais bien là! Situé à la pointe de la pyramide de Maslow, la réalisation de soi est une quête ultime, et une finalité dans le Monde de Thamagoria: quelle est ma mission de vie? Que puis-je réaliser qui va contribuer à rendre le monde meilleur que si je n'avais pas existé? Le Monde de Thamagoria donne l'opportunité à chaque Thamagorien de gravir cette pyramide de Maslow et d'être quelqu'un qui s'est réalisé! Pour le plus grand bonheur de tous!

Le Monde de Thamagoria se veut autarcique; le corollaire de cette approche est que son bilan carboné soit également nul, voire en principe négatif, c'est à dire qu'il ne peut produire plus de CO2 (par la consommation énergétique notamment) qu'il n'en consomme (par la photosynthèse notamment). Pour autoriser une activité, un bilan complet doit être fait, en prenant en compte tous les tenants et aboutissants des processus impliqués.

Le Monde de Thamagoria est un écosystème. Il tend vers un climax à croissance nulle, en équilibre stable, où tout ce qu'il produit est recyclé et tout ce qu'il consomme est remplacé. Pour avoir droit de cité dans Le Monde de Thamagoria, un équipement, un produit de consommation, un produit doit avoir une empreinte écologique globale nulle. Un des aspects le plus marquant de cette approche est l'inexistance totale de poubelles, de déchets. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme.

Peut-être est-ce lorsque la monnaie est devenue une fin en soi, sous le joug de la spéculation, avec notamment l'apparition de produits dérivés sans aucune réalité matérielle, que les ennuis commencèrent dans l'autre monde. Le Monde de Thamagoria, quant à lui, repose sur une prise de recul par rapport à cette approche purement fiduciaire et se passe de toute forme de monnaie. Il n'en a pas besoin. L'équilibre socio-économique du Monde de Thamagoria repose sur la somme des capacités contributives de chaque Thamagorien et chaque Thamagorien bénéficie des fruits de l'activité collective. Les deux directions s'équilibrent en permanence, et automatiquement, selon un modèle très économique particulier: la valeur de chaque contribution et de chaque consommation est calculée en temps réel (et varie donc) en fonction de la somme des besoins et de la capacité collective de les assouvir. A charge de chaque Thamagorien de contribuer au moins autant qu'il ne consomme et donc de s'adapter au monde de manière à ce que sa contribution réponde à un besoin, le tout étant pondéré en fonction de sa capacité contributive (notamment en fonction de son âge, de sa formation, de ses aptitudes physiques et autres,...).